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Les Schneider

mardi 1er septembre 2009, par Administrateur du site

Quand sont-ils arrivés ?

Les deux frères, Eugène et Adolphe, arrivent en 1836 et achètent en 1837 les mines de charbon et les forges du Creusot, dénommées " Établissements du Creusot ", avec l’aide de la banque Seillière, pour la somme de 1 850 000F. On y trouve une exploitation minière avec une vingtaine de puits et une usine avec quatre hauts-fourneaux, des fours à puddler, des laminoirs, une fonderie et quelques ateliers où l’on répare plus que l’on ne fabrique. L’entreprise emploie alors 1 000 salariés.

Qui sont-ils ?

François- Antoine dit " Adolphe " et son frère Eugène sont originaires de Lorraine. Leur père, Antoine, châtelain de Bidestroff, avait été, sous l’Empire, membre du Conseil Général de la Moselle. Leur enfance fut celle d’enfants d’une famille aisée, élevés à la campagne, très brillants au collège. Une affection profonde poussa les deux frères à travailler ensemble.

Jusqu’en 1845 où il est mort d’une chute de cheval, Adolphe était beaucoup à Paris, s’occupait de la gestion de l’entreprise, faisait aussi de la politique (il a été député) alors que son frère Eugène se chargeait du côté technique : il passe pour avoir été le meilleur technicien de la dynastie. Ils ont été les premiers de la dynastie des maîtres de forges qui comptera quatre générations de chefs d’entreprise qui construiront en un peu plus d’un siècle un véritable empire industriel. Après Adolphe et Eugène, c’est la descendance de ce dernier qui régnera sur la ville.

EUGENE Ier (1805-1875)

Eugène Schneider Ier

Arrivé au Creusot à l’âge de 31 ans, celui qu’on allait appelé Eugène Ier, reste seul aux commandes après la mort de son frère. Il fut aussitôt député à sa place, en 1845. Grâce à la faveur de l’Empereur Napoléon III, il devient vice-président du Corps Législatif (notre Assemblée Nationale), de 1852 à 1867 et Président de 1867 à 1870. Il est aussi Maire du Creusot, Conseiller général.

La réussite du Creusot est éclatante grâce aux chemins de fer et aux bateaux métalliques. C’est probablement dans les usines du Creusot qu’ont été installées les premières voies ferrées de France. Eugène Ier est très fier d’annoncer en juin 1865, devant le Corps Législatif :
« Messieurs, je viens d’éprouver la plus grande joie de mon existence, Le Creusot vient de vendre quinze locomotives à l’Angleterre. Vous entendez, Messieurs, à l’Angleterre ! ».

À sa mort, Le Creusot compte 25 000 habitants ; ses usines occupent 15 000 personnes et produisent chaque année 70 000 tonnes d’acier. Décédé à Paris, son corps est ramené au Creusot où trente mille personnes se massent sur le parcours du convoi funèbre.

HENRI (1840-1898)

Henri Schneider

Fils d’Eugène Ier , Henri épousa Zélie Asselin, fille aînée de Madame Asselin qui était la maîtresse de son père. Zélie mourut à 22 ans de la diphtérie après avoir perdu deux années auparavant ses deux filles jumelles. Henri se remaria avec sa belle-sœur, Eudoxie Asselin.

Le règne d’Henri sera celui de l’acier qui succède à celui de la fonte. Il est secrétaire général de l’usine en 1960. Il fut Maire du Creusot pendant vingt-cinq ans mais c’est tenu en retrait de la vie politique nationale pendant la plus grande partie de son existence. Il sut se forger une réputation de haut technicien puisqu’il fut reçu membre de l’Iron and Steel Institute de Londres. La défaite de 1871 ayant été imputée à la faiblesse de l’artillerie, Thiers demande à Schneider de fabriquer des canons. Le Creusot devient le royaume du fer. Henri développe les œuvres sociales et fait construire, de 1894 à 1896,l’Hôtel-Dieu. Ses obsèques solennelles rassemblent quarante-cinq mille personnes.

EUGENE II (1868-1942)

Eugène Schneider II

Eugène II avait un an lorsque sa mère, Zélie Asselin, première épouse de son père, meurt.

Quand il succède à son père, Le Creusot est le plus grand établissement métallurgique du monde ; c’est aussi la ville la plus peuplée de Saône-et-Loire avec 33 000 habitants. Les usines se sont étendues le long de la voie ferrée, coupant la ville en deux parties. Les souverains étrangers se succèdent au Château de la Verrerie. On abandonne l’exploitation des mines. C’est aussi à cette époque que Schneider doit affronter les premières grèves.

Eugène II fait célébrer en 1905, le centenaire de la naissance de son grand-père. Guirlandes, lampions, retraite aux flambeaux, défilés, feux d’artifices pour rendre hommage à celui qui, dit-il :
« prit Le Creusot misérable et grâce à ses usines ,en fit une ville prospère ».

Son fils aîné, Henri-Paul, a été tué en combat aérien pendant la guerre. Eugène II se brouille avec ses deux autres fils, Jean et Charles, ne supportant pas qu’ils deviennent co-gérants de l’entreprise. Il est entré à l’académie des sciences morales et politiques en 1934.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Le Creusot connaît l’occupation et deux bombardements. Eugène II fait de la résistance passive. Il meurt en 1942.

Son fils Jean, secrétaire général d’Air France, trouva la mort avec son épouse Françoise, dans un accident d’avion en 1944.

CHARLES (1898-1960)

Charles Schneider

Après la mort de son père et de son frère, Charles sera le dernier de la dynastie.

Directeur de la société Gaumont, il se retrouve aux commandes de l’entreprise sans avoir participé à sa direction centrale. C’est grâce à une certaine culture juridique et à une expérience des affaires qu’il fut en mesure d’assurer la reconstruction et le redémarrage du Creusot après la libération. En décembre 1949, il procède à une dernière restructuration de son groupe : la société devient une holding qui contrôle 14 sociétés dont la SFAC (Société des Forges et Ateliers du Creusot) est la plus importante. Il meurt le 6 août 1960,une semaine après s’être cassé la jambe sur son bateau.

Qu’ont-ils fait ?

Dès le début, ils ont agrandi la grande forge à l ’anglaise construite par Manby et Wilson. Des ateliers ont été démolis pour être remplacés par d’autres plus vastes et plus lumineux. C’est avec deux innovations que Le Creusot s’est acquis une grande réputation :

  • En 1838, ce fut la fabrication de la première locomotive, " La Gironde ", qui avait été commandée par la compagnie des chemins de fer de St-Germain et Versailles. Elle représentait pour l’époque une réussite technique de pointe (essieux coudés en fonte).
  • En 1841, l’invention du marteau-pilon par un ingénieur creusotin, François Bourdon. Les méthodes anglaises sont utilisées : puddlage manuel puis mécanique (vient de l’anglais " to puddle " = brasser), brasser la fonte en fusion puis éliminer le carbone.
  • Dès 1846, on installe les premiers monte-charges mécaniques à vapeur pour alimenter les hauts-fourneaux. La grande forge est construite en 1861 et compte un grand nombre de machines-outils conçues et construites au Creusot.
  • En 1876, un marteau-pilon de 100 tonnes surclassait celui des allemands Krupp, à Essen. On l’utilisait pour forger des arbres de navires de 450 CV. On l’entendait jusqu’à Blanzy. Sa précision était telle qu’il pouvait casser une noix sans l’écraser et boucher une bouteille sans casser le goulot. Il orne maintenant l’entrée de notre ville, en venant de Torcy
  • À la fin du second Empire, le complexe industriel rassemble les mines de charbon du Creusot et de Montchanin, les cokeries, les 14 hauts-fourneaux, la grande forge avec ses fours à puddler, ses laminoirs, tôleries, pilons et ses ateliers de constructions.
  • C’est après la défaite de 1871 que Le Creusot est chargé de fabriquer de l’armement. C’est ainsi que l’on installera des aciéries de plus en plus modernes. En 1873, une aciérie Martin est capable de produire 50 tonnes par coulée d’un acier de bonne qualité. Un lingot de 120 tonnes est présenté à l’Exposition Universelle de 1875.
  • Ces progrès dans la métallurgie sont dûs pour beaucoup aux recherches effectuées dans le Laboratoire de l’Usine. La supériorité Schneider ne cesse de s’affirmer.
  • En 1882, seule la plaque de blindage Schneider de 48 cm d’épaisseur résiste au canon Armstrong de 100 tonnes.
  • Dès 1885, le marteau-pilon est concurrencé par une presse hydraulique de 6000 tonnes.
  • En 1895, l’aciérie est encore modernisée : 4 fours de 35 tonnes remplacent les 6 fours de 8 tonnes.
  • En 1896, des lingots d’acier de 150 tonnes sont comprimés par une presse hydraulique de 10 000 tonnes, l’une des plus puissante du monde !
  • En 1900, l’éclairage au gaz est remplacé dans les ateliers par l’éclairage électrique. Un four électrique est mis en service en 1914 pour la fabrication d’aciers spéciaux (inoxydables, Virgo).
  • La fabrication de locomotives électriques s’est sans cesse perfectionnée depuis 1900 pour arriver en 1954 à la fabrication de la fameuse BB9004 qui, en 1955, bat le record du monde de vitesse sur rail avec 331 km/h.
  • Du vieux noyau creusotin, l’entreprise est devenue un empire multinational avec quatorze filiales industrielles ou bancaires dont la plus importante est la S.F.A.C.
  • Dès 1951, les bureaux d’études du Creusot orientent leurs recherches vers le nucléaire. La S.F.A.C. est associée à la construction des centrales (Marcoule, Chinon…). En 1958, elle crée FRAMATOME.
  • En 1960, après la mort de Charles, c’est la veuve qui prendra la tête du groupe avec M. Boissieu, co-gérant. Cédant une grande quantité d’actions au Baron Empain, la S.F.A.C. prit le nom de Creusot-Loire. Ce fut le début de l’éclatement de « l’Usine ».

D’après la version 2005 du site du collège.

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